Des drones au service de la santé : une révolution logistique en test aux HNO

4 avril 2025
un drone médical est posé sur sa zone d'atterisage

Une phase d'expérimentation est lancée aux HNO avec la société Délivrone pour intégrer des drones dans la logistique hospitalière. L’objectif est d’obtenir des transports de prélèvements biologiques et de médicaments plus rapides entre les hôpitaux tout en réduisant l’empreinte carbone de ces échanges.

Après plusieurs mois d’études et l’obtention des autorisations nécessaires, les premiers vols de test se déroulent en avril entre l’hôpital de Villefranche-sur-Saône et l’hôpital de Beaujeu. Cette expérimentation s’inscrit dans une démarche plus large d’innovation et de modernisation des infrastructures hospitalières des HNO.

Des bénéfices concrets pour les hôpitaux et l’environnement

L’utilisation des drones peut représenter une alternative efficace et durable avec plusieurs avantages :

  • Réduction des délais, un atout en situation d’urgence.
  • Impact écologique positif : réduction des émissions de CO2 grâce à une alternative moins énergivore que les véhicules thermiques.
  • Fluidification du trafic : limitation des trajets de véhicules de transport, contribuant ainsi à la désaturation des axes routiers.

« Le fonctionnement de nos hôpitaux nécessite un volume important de transports. Notre responsabilité est de nous appuyer sur les innovations pour chercher toutes les pistes possibles de décarbonations et de désencombrement des routes tout en améliorant la rapidité des livraisons très urgentes. »

Marie-Pierre Bongiovanni-Vergez, Directeur Général des Hôpitaux Nord-Ouest
Marie-Pierre Bongiovanni-Vergez, directrice générale

Les hôpitaux Nord-Ouest sont situés sur un vaste territoire

L’hôpital de Villefranche dispose d’une pharmacie hospitalière et d’un laboratoire de biologie médicale de dimension territoriale et à la pointe de la technologie. Grâce à leur expertise et à leurs équipements, ils contribuent non seulement à la prise en charge des patients sur place, mais ils interviennent également au profit des autres hôpitaux, garantissant ainsi une prise en charge optimale et réactive sur l’ensemble du territoire.

Chaque jour, 120 prélèvements effectués sur des patients pris en charge dans les hôpitaux de Tarare, Trévoux, Beaujeu et Belleville sont analysés au laboratoire de l’hôpital de Villefranche. Leurs transports sont effectués par la route, selon une fréquence programmée. Les prélèvements urgents font l’objet de transports supplémentaires.

Les hôpitaux disposent chacun des stocks et catégories de médicaments nécessaires à leurs activités. Cependant, ils ont régulièrement besoin en urgence de médicaments particuliers que seule la pharmacie de l’hôpital de Villefranche est en capacité de livrer rapidement. 

Aujourd’hui, ces transports quotidiens d’échantillons biologiques et la livraison de médicaments en urgence entre les cinq hôpitaux des Hôpitaux Nord-Ouest (HNO) sont assurés par des véhicules utilitaires. Or, ces trajets concernent généralement des volumes et des poids faibles, bien en deçà des capacités de ces véhicules.

des boites de médicaments sont posées sur une table à coté d'une sacoche orange

Avec une capacité de transport allant jusqu’à 3 kg, les drones offrent une alternative plus adaptée aux besoins réels. Leur utilisation permettrait une meilleure adéquation entre la quantité transportée et la consommation d’énergie, réduisant ainsi l’impact environnemental des livraisons hospitalières.

Des tests rigoureux pour garantir l’efficacité et la sécurité

La phase d'expérimentation vise à évaluer plusieurs aspects du transport par drone. D'une part, les vols eux-mêmes sont analysés sur le parcours autorisé par la Direction de la sécurité de l'aviation civile, en mesurant le temps effectif de transport, la régularité et la fiabilité des trajets. D'autre part, une série de tests permet de vérifier si les transports par drones garantissent l’intégrité des échantillons.

« Jusqu’à présent, nous avons mené des tests en laboratoire notamment pour maintenir la température des produits transportés. La phase de test avec les drones va nous permettre d’observer en situation réelle, et d’ajuster éventuellement nos dispositifs. Par ailleurs, nous nous assurerons que les vibrations n’ont pas d’impact sur certains paramètres sensibles »

Dre Laurence Mouly, biologiste aux Hôpitaux Nord-Ouest
Dr Laurence Mouly, cheffe du service de biologie médicale

Les bonnes conditions du transport des médicaments doivent également  être garanties pour permettent leur acheminement rapide par drone. 

« En provenance de l’hôpital de Beaujeu par exemple le drone est chargé de prélèvements qui seront analysés au laboratoire de l’hôpital de Villefranche. Utiliser son retour pour transporter des médicaments attendus, et ainsi éviter un vol à vide, nous intéresse. Durant la période test nous allons vérifier que les bonnes conditions de conservation des médicaments sont réunies. »

Dre Magali Bourdelin, pharmacienne

Respect des normes de l’aviation civile

Les vols de cette phase d’expérimentation sont autorisés par la Direction de la sécurité de l’aviation civile et respectent les réglementations en vigueur. Chaque étape du projet a été validée pour garantir la conformité aux règles de sécurité et d’exploitation des drones dans l’espace aérien.

dans un ciel bleu, un drone médical s'élève

Quelques données clé

80 m
hauteur entre le drone et le sol
120 km/heure
vitesse de vol
3 kg
capacité de charge du drone
50 %
de réduction du temps de transport

Sur liaison testée entre les hôpitaux de Villefranche et de Beaujeu 

Route : 30 mn - Vol : 15 mn